Discussions et échanges passionnants En janvier 2024 Sur le bateau qui me porte jusqu’à l’île de La Gomera, je me suis assiste à côté d’une dame. J’ai commencé à discuter avec elle et son parcours est très intéressant, en voici un résumé. Elle est polonaise d’origine et, accompagnée de son mari, elle a quitté son pays pour l’Allemagne, vers l’âge de 30 ans (elle en a 71 cette année). Le grand père de son mari (à présent décédé) avait servi dans l’armée allemande et en échange, ses enfants et petits enfants pouvaient prétendre à la nationalité allemande.Son niveau d’anglais étant très bon pour une personne de son âge, je lui ai demandé où elle l’avait appris et là, elle m’a confié une autre partie intéressante de sa vie. Son mari décédé, elle a refait sa vie avec un allemand et ils ont acheté un mobil home dans le Yukon, au Canada. Ils y retournent chaque année et elle maintient son niveau d’anglais en lisant des polars. Son compagnon et elle étaient pour 3 semaines aux Canaries dans un tour « all in », je lui ai partagé mon expérience des planifications de voyage en direct qui est pour moi plus riche que les hôtels. J’espère lui avoir donné le goût de l’aventure. En tout cas, j’ai été ravie d’échanger avec elle. On n’imagine pas le parcours des gens. La Gomera : une île étonnante Vous avez sans doute entendu parler de Ténerife, Gran Canaria, Lanzarote ou Fuerteventura mais quid de La Gomera ? Elle fait partie des 7 îles qui composent l’archipel des Canaries. A l’instar de El Hierro ou de La Palma, elle est peu connue du tourisme de masse mais enchante les randonneurs. Elle fait près de 370 Km² et héberge 20 783 habitants (2015). Durant les quelques jours où j’y ai séjourné, j’ai découvert plusieurs caractéristiques étonnantes : 1/10 de l’ile est occupé par le parc national de Garajonay inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : une forêt de Laurisylve datant de l’ère Tertiaire. Ces feuillus, couverts de lichen, conservent leurs feuilles toute l’année, captent l’humidité des nuages et la transforment en eau. Le Silbo : une langue sifflée encore pratiquée Le silbo pratiqué à la Gomera est une des rares langues sifflées au monde. Inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis 2009, elle est encore pratiquée par une partie de la population et enseignée dans les écoles et dans certains lieux publics. Elle a été inventée par les Guanches, premiers habitants de l’île, pour permettre une meilleure communication d’une vallée à l’autre lorsqu’il n’y avait pas d’autres moyens efficaces. Sa portée est estimée à environ cinq kilomètres. Les transports publics sont gratuits (en 2023, il fallait encore un minimum de 15 voyages pour avoir ensuite la gratuité) Et je garde le meilleur pour la fin… Si vous êtes résident à La Gomera, vous aurez droit au rapatriement et des funérailles gratuites. Cette mesure fait partie du programme politique du conseil insulaire (cabildo insular) car de nombreux Gomeros (habitants de l’ile) ont émigrés, soit sur les iles avoisinantes, soit à l’étranger et en particulier au Venezuela. Pour info, selon le journal gomeranoticias, cette mesure coute 659.716€ par an et est très appréciée par la population. Je me suis demandé si avec cette mesure les cimetières n’étaient pas surpeuplés, il semblerait que non.